FW190 S5 - 1/32 ème
Réalisé par Mark Zovi

 

Echelle

1/32ème

 

Longueur

mm

Envergure

mm

Nbre de pièces

-

Marque

Base Hasegawa

Réf.

????
Plastique injecté - Lignes de structure en relief

Ne vous jetez pas sur vos catalogues, ne fouillez pas vos mémoires, ça n'existe pas en plastique injecté à cette échelle. Il a existé, semble-t-il, en vacu (c'est mon pote Dédé " Lee-Roy " qui me l'a dit) mais il y a longtemps.
C'est donc sur base du modèle Hasegawa à cette échelle, et presque aussi vieux que les vrais 190, que j'ai du travailler. Le terme " base " est le seul mot juste à utiliser pour ce modèle, dont la vieillesse a exigé des transformations importantes pour le travail.

L'original :
Un peu d'histoire : le 190 S (en version 5 et 8) était la version d'entraînement " avancé " des élèves pilotes de chasse de la Luftwaffe. Il ne s'agissait pas d'un modèle particulier en lui-même et n'était pas construit en usine. Sur le même schéma que les " R " utilisés pour les Messerschmitt, il s'agissait d'une transformations de Fw190A faite en unité, sur base d'un " kit " fourni et, souvent, avec des aménagements propres à chaque unité. Les photos montrent de nombreuses différences entre les avions ainsi aménagés, sauf peut-être au niveau extérieur.
Certains textes portent même à croire que plusieurs types de Fw 190 étaient utilisés, les kits s'adaptant à quasi tous les modèles de 190 A.
Cet avion ainsi transformé était désarmé, le second siège occupant l'emplacement d'un réservoir d'essence placé dans le fuselage. Les premiers modèles étaient généralement utilisés tels quels, mais plus tard, ils furent équipés de réservoirs auxiliaires standards sous le fuselage, pour conserver une autonomie de vol raisonnable.
En règle générale, l'avion était repeint au niveau du fuselage après ajoute des parties ad hoc, ce qui explique le caractère souvent rectiligne de la délimitation entre le rlm 76 et les 74/75 du dessus. Cela est fort visible sur de nombreuses photos. Visible également la différence de couleur entre celle ajoutée et celle d'origine de l'avion.

Mes choix de base :
Vu ces faits notoirement connus, j'ai pu bénéficier du léger flou existant pour créer ce modèle. Me servant de toutes les sources de documentations en ma possession (livres, internet, modèle MPM au 48 ème que j'avais déjà construit), j'ai tenté de reproduire un modèle VRAISEMBLABLE, loin des certitudes absolues de certains " pinailleurs " qui hantent nos concours et expos. Je le dis en préalable : NON, je ne sais pas s'il est parfaitement juste, OUI, je le crois le plus juste possible. Donc, ce point réglé, attaquons nous au plus important pour un modéliste : modéliser et prendre du plaisir en le faisant.

Le modèle :
Comme dit au début, le modèle est vieux. En comparant les plans agrandis à l'échelle avec le modèle lui-même, on peut se rendre compte qu'il est une base saine, la taille, les proportions et les lignes de structure étant assez bonnes. Les lignes de structure en relief ont été re-gravées aisément avec une pointe sèche et une bande de " Dymo " comme règle.
La partie supérieure et plane du fuselage, où se fixait la verrière d'origine, a été découpée jusqu'au niveau indiqué sur les plans trouvés dans la littérature qui y est dédiée. Un plancher a été ajouté. Après un affinage des bords, il a fallu ajouter une cloison arrière, de la même inclinaison que celle du caisson contenant le siège avant. Sur les flancs intérieurs, en suivant les lignes de structures figurées à l'extérieur, les renforts ont été ajoutés en profilés Evergreen et en morceaux de plastique découpés en fines bandes de 1 mm environ. Dans les creux de ces structures, le système d'oxygène a été ajouté, le flexible ad hoc y attaché et bien visible. Les deux consoles latérales du siège arrière, les renforts fixés sur la paroi arrière, le revêtement de la paroi arrière ont été réalisés en fond de ravier alu. Tous les boîtiers, interrupteurs, fils, sont de la récup totale et mis en forme. Le siège d'origine, trop épais, a été refait en alu également, de même que le second siège. Le manche à balais a été fait à partir d'un bout de fils électrique dénudé et dont les parties plastiques, une fois découpées aux bonnes dimensions, ont été placées à leur emplacement final. Une fois le fils coudé pour donner une bonne forme et un coup de peinture, le tour était joué. Le gros câblage électrique ou tuyau jaune bien visible sur le dessus du côté gauche, à côté du siège instructeur arrière, a été ajouté (morceau de petit fil électrique de cette couleur). Les harnais sont faits dans la matière de genre alu entourant les bougies " chauffe plat ", matière qui se prête à merveille à ce travail. Les boucles proviennent d'une pochette " Reheat " + d'autres fabriquées en récup (j'étais tombé trop court !) Tout l'intérieur a été peint en RLM 66, le relief étant donné par grattage des parties saillantes métalliques et un dry-brush de blanc.

 

Le tableau de bord, dont les cadrans semblent correspondre à ceux d'un 190, n'est pas juste car en réalité composé de deux tableaux, dont un plus enfoncé dans l'habitacle. J'ai donc du le découper, renforcer la partie inférieure et les mettre en place. Les systèmes de palonniers et les palonniers eux-mêmes ont été complètement refaits. Fils métalliques pour les systèmes, photo-découpe pour les palonniers.

La " baignoire " du siège avant ne se mettant pas correctement en place, il a fallu supprimer les points d'encrage prévus sur le modèle et en refaire un plus bas à l'avant, l'abaissant légèrement pour donner une position plus conforme au tout, permettant de voir la partie inférieure du tableau de bord.

De nombreux montages à sec ont été nécessaires pour ajuster l'ensemble, vraiment pas évident à fixer !

Les deux consoles latérales de la baignoire avant ont été poncées et remplacées par de nouvelles, en scratch, plus conformes à la réalité et plus réalistes par leur relief accentué.


Les parties mobiles on découpées pour être montées ultérieurement dans une position plus " vivante ".

Après le passage d'un " jus " de peinture à l'huile diluée dans de l'essence à briquet, j'ai enfin pu coller les deux parties de fuselage (je colle mes plastiques avec de la " Mek-Pak " ). Les orifices initialement prévus pour les mitrailleuses (capot et ailes ont été bouchés avec de l'alu auto-collant.
Le second tableau de bord, fait en plastique et bouts de fil de fer, a été placé au dernier moment, peu avant la pose de la verrière.

C'est à ce moment que je me suis dit : " mais comment je vais faire pour le fuselage ???? ".

En effet, il faut surélever la partie arrière du fuselage, montant de l'arrière vers le sommet de la paroi arrière du nouvel habitacle créé. Me servant du dessus de la paroi arrière comme base de départ, j'ai fait une encoche sur le dessus du fuselage, à l'arrière et ai relié ces deux points avec un tube métallique fin, auquel j'ai donné un diamètre et une consistance plus appropriée avec un morceau de tuyau caoutchouc souple médical. J'ai rempli le vide ainsi crée au putty, poncé pour donner la forme.

Un patron en papier a été réalisé pour les deux parties de cette " excroissance ", et un morceau de feuille métallique a été découpée suivant ce patron papier. Moult ajustements et ponçages plus tard (et moi qui déteste poncer !), le collage a eu lieu point par point, à la cyano.

 

Pour faire de temps en temps un petit break, je me suis amusé à refaire intégralement les deux jambes de trains en tubes métalliques, fil électrique et aluminium de plomberie auto-collant. J'ai modifié les logement de trains, tout aussi moches que leurs locataires respectifs. Les trappes de trains ont été détaillées encore avec de l'alu auto-collant, les roues légèrement " écrasées " à chaud. Les bosses d'extrados refaites en putty sur base de plastic card.

Sur les flancs extérieurs de l'avion, j'ai ajouté les fins longerons nettement visibles le long de la découpe de partie arrière (renforts ???), et ai simulé les caoutchoucs d'étanchéité recouvrant le tout.

L'avion a été peint en camouflage standard, modifié comme décrit ci-avant, dans les trois tons classique Rlm 74/75/76. J'ai utilisé, comme toujours, les peintures Gunze, dilution à 50/60 %, pistolée à 0,9 bars maxi. Les deux croix de fuselage et swastikas sont récupérées de ma boîte à rabiot, celles des ailes intra/extrados faites au pochoir. Les marquages de servitudes ont été faits au crayon feutre (0,03 mm pour le noir et 1 mm pour le rouge). Le " 55 ", après un retentissant échec au pochoir, a été réalisé avec les décals spéciales Ink-jet de marque " Expert Choice " (Merci Marko !!!). Un peu délicates à manier, leur rendu est cependant parfait.

Ensuite, travail classique de vernissage, passage d'un jus, éraillures, etc….

Les tuyères d'échappement, plus que symboliques, ont été refaites en tuyau métallique. Le marche pied latéral a été fabriqué en fils de cuivre pis en forme et peint. Il n'existe pas sur le modèle original.

Pour terminer le travail, dernier petit moment pénible pour les nerfs : réaliser le cockpit. J'ai conservé uniquement la partie avant (fou peut être, mais pas maso !!!) et j'ai refait les parties planes en plastique fin transparent " Raboesch " de 0,25 mm. J'ai du m'y reprendre à trois reprises, collant les parties entre elles avec de l'alu auto-collant prédécoupé en bandes de 3 mm de large peint en RLM 74. Une fois mises en places, le collage a été renforcé par de la cyano spéciale pour plastiques transparents " Rocket " étiquette verte. Les poignées d'ouverture des verrières ont été ajoutées en m'inspirant du fameux " 34 noir " bien connu. J'ai placé les fils de retenue des verrières à la même cyano, placé le fil d'antenne (fil de pêche extra-fin peint au feutre noir) et ai simulé les isolateurs avec un peu de mastic liquide plastique " Model Colour ".

Et voilà, c'est tout !

Maintenant, je sais que ça ne vaut peut être pas un kit de transformation en résine à 35, voire 50 euros, mais au moins j'ai passé des dizaines d'heures (je pense environ 120) de plaisir (presque) pur. Surtout, j'ai été conseillé et aidé par les membres de mon club d'Amay modèles club, mon cama " Spiderluc " (qui pense que je suis fou de faire ça).

Ici rien de bien sorcier à réaliser : de la patience et un petit peu de matos de récup !!!

Essayez, si vous ne l'avez jamais fait, vous verrez le plaisir de le voir fini.

Au moment où je termine cet article, est déjà en cours une conversion de Me109 G6 Hasegawa en Me109 G12 italien, toujours selon les mêmes bases de travail.